Il n’a d’yeux que pour la rurale
Jeune vétérinaire normand, Clément Caron exerce la médecine et la chirurgie des ruminants à titre exclusif et en libéral.
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Pas d’appel d’urgence en cette fin de matinée. Rarissime ! Levé depuis 5 heures pour un retournement de matrice, Clément Caron, bientôt 32 ans, expose, dans un rapide débit de paroles, sa vision du métier de vétérinaire. Après quatre années de salariat dans une clinique vétérinaire, ce fils d’éleveur du pays de Bray s’est installé en mars 2023 à Doudeauville (Seine-Maritime).
D’astreinte 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, il n’a, depuis, levé le pied que deux jours pour son mariage avec Flore, vétérinaire pour animaux de compagnie et équins. Clément lui a choisi les bovins, ovins et caprins. « Les ruminants, c’est ce qui me plaît. Le domaine est suffisamment riche et complet pour y consacrer tout son temps », observe-t-il.
Le blond aux yeux bleus a toujours aimé travailler dehors et être en contact avec les animaux. « Adolescent, j’aidais mon père sur mon temps libre. Ma mère, enseignante, m’a encouragé à étudier. Devenir vétérinaire conciliait mon désir d’avoir une activité à la fois manuelle et intellectuelle », relate le docteur, diplômé de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, jamais prétentieux.
Médecine préventive
Très indépendant, il défend l’exercice libéral quand nombre de ses confrères optent pour le salariat et il mise sur la médecine préventive qui occupe les trois quarts de son temps. « Mieux vaut un rendez-vous programmé qu’être appelé pour perfuser un veau le dimanche soir ! » Et l’homme affable d’ajouter : « La bête la plus rentable pour l’éleveur, c’est celle qui n’est jamais malade. Quand j’interviens pour une urgence, j’ouvre rapidement le dialogue sur l’alimentation ou la reproduction du troupeau. »
Hier, il a ainsi passé la matinée à contrôler l’involution utérine de vaches laitières afin d’évaluer leur aptitude à la reproduction. « La réussite de l’insémination sera meilleure ainsi que la longévité des bêtes », explique le professionnel, qui facture dans ce cas un forfait. « Je préfère être rémunéré pour mon travail que pour la vente de médicaments », poursuit-il.
Dans cette région encore bien pourvue en vétérinaires, Clément se déplace à 45 minutes de route au maximum chez une cinquantaine d’éleveurs. « Certains me sollicitent la première fois, à pas d’heure, pour voir ce que le nouvel installé a dans le ventre ! », sourit-il. Son rythme de travail n’étant pas tenable, il a cherché à s’associer. Louise Cottar, vétérinaire, spécialisée en rurale et fille d’éleveur, le secondera à compter du 1er juillet.
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